Pascal Laëthier, psychanalyste proche Paris 10e

Vous cherchez quelqu’un à qui parler, un professionnel avec qui résoudre les difficultés et les angoisses que vous n’arrivez pas à surmonter seul ? Vous souhaitez vous adresser à un psy mais vous ne savez pas vers qui vous orienter ?

Les 24 questions qui suivent peuvent vous aider dans votre recherche.

Psy Paris 10eme

Comment choisir son psy ?

Ce qui importe c’est de trouver le ou la psychanalyste avec qui vous serez à même d’établir une relation de confiance, quelqu’un avec qui « ça passe » et avec qui vous vous sentirez accueilli, écouté, reconnu et libre de parler.

La psychanalyse n’est pas réductible à une prestation ou à un service. Le travail analytique repose avant tout sur une rencontre qui ne peut être que singulière. Il n’y a pas d’analyse sans engagement du patient bien sûr, mais aussi du psychanalyste. Votre psychanalyste se doit d’être poli, disponible, bienveillant et pour tout dire sympathique. Il ne doit pas pour autant être familier ou répondre à toutes vos demandes. Il doit être avant tout à votre écoute.

Portrait de Pascal Laëthier

Mon cabinet de consultations est situé à proximité de Paris 10e. J’exerce la psychanalyse et la thérapie analytique. Je reçois à Paris et à Lagny-sur-Marne. Je suis membre de l’association de psychanalyse « Encore » et j’anime le cinéclub et le site cinepsy qui présentent des films en lien avec la psychanalyse.

«La psychanalyse est tout simplement une pratique de la parole.»

On commence une psychanalyse parce que ça va mal et qu’on se sent pris dans des difficultés Insurmontables que l’on est incapable de résoudre seul. Il arrive qu’on ne puisse pas définir avec précision la nature et l’origine de ses difficultés et pourtant les symptômes sont là : on est empêché ou déprimé, on est sous le coup d’un traumatisme qui ne passe pas, on ne dort plus, on a des idées obsédantes ou encore on est pris dans la répétition ou paralysé par l’angoisse, la phobie ou la peur. On vient voir un psychanalyste pour aller mieux et souvent dès le début de la cure, c’est en effet ce qui se passe, le fait d’avoir trouvé quelqu’un à qui parler et un endroit où déposer ce qui encombre a un effet immédiat et c’est à partir de ce moment que l’analyse commence. Séance après séance, le travail s’engage, souvent passionnant et quelquefois difficile et éprouvant, mais toujours conséquent.

La psychanalyse est une « cure par la paroles ». Le but de la thérapie est d’élaborer par la parole et dans la relation à son analyste, les éléments qui constituent sa vie et son histoire. Il s’agit de procéder à un véritable réaménagement psychique. Son but est de libérer les patients des obstacles et des barrières imaginaires (psychiques) qui les empêchent de vivre pleinement leur vie. Ceux qui ont fait une psychanalyse se sentent moins empêchés et vivent en accord avec leur désir, c’est le constat que font le plus souvent nos patients. La plupart d’entre eux ont vu leur vie transformée par l’analyse, mais ils ne peuvent pour autant se dire « guéris ». Dans ce domaine, ce ne sont pas des « affections » que l’on soigne comme une grippe ou un bras cassé. Le changement qui s’opère n’est rien d’autre que la transformation existentielle du sujet.

Pascal Laëthier psychanalyste à Paris 9

Pourquoi certaines analyses durent-elles si longtemps ?

Il arrive qu’un patient vienne avec un problème ponctuel et qu’après quelques séances, une fois la question résolue, il reparte vivre sa vie. Il arrive aussi que le problème de départ ouvre sur d’autres questionnements et que l’analyse s’engage sur une période plus longue. Pourquoi ? Parce qu’il est impossible de changer en quelques séances ce que l’on a mis toute une vie à mettre en place. Le travail thérapeutique avec les enfants est souvent rapide, alors que celui avec les adultes nécessite plus de temps parce que la personnalité est déjà constituée et les défenses solidement installées. Les thérapeutes qui prétendent le contraire se trompent ou trompent leurs patients. Dans tous les cas, c’est le patient qui décide du tempo et de la durée de l’analyse, pas l’analyste. Dans notre monde où tout va si vite, est-ce si étrange de consacrer quelques minutes par semaine à parler à quelqu’un pour aller mieux et prendre en main sa vie et son destin ? Précisons que la psychanalyse n’est pas une obligation, la plupart des gens traversent l’existence sans y avoir recours et c’est tant mieux, d’autres choisissent l’analyse et s’en trouvent transformés, et c’est aussi tant mieux

La psychanalyse est une méthode de traitement des souffrances psychiques inventé par des médecins qui ont eu l’idée de mettre en avant la parole de leurs patients plutôt que leur savoir médical. C’est la parole du patient qui est au centre du dispositif thérapeutique, c’est d’abord ce que vous dites qui importe. Cette méthode est remarquablement efficace, elle est active, dynamique et exigeante. Par sa présence active l’analyste suscite et accueille la parole libre de son patient et s’intéresse à la singularité de cette parole. Ainsi s’établit un dialogue, asymétrique puisque l’un parle et l’autre écoute, mais créatif, inventif et dynamique.

Si l’analyste met en avant la parole de son patient, il n’est pas mutique pour autant et il intervient à des moments précis de la cure. Ainsi s’ouvrent des portes et s’ébauchent des perspectives jusque-là insoupçonnées. Il est important de préciser que la psychanalyse ne convient pas à tout le monde, elle exige un engagement du patient. Le psychanalyste mobilise les capacités psychiques du patient pour donner forme aux souffrances qui entravent son existence. En résumé, la psychanalyse est tout simplement une pratique de la parole.

Le monde a changé et la psychanalyse aussi, de ce fait ce que l’on appelle le cadre, c’est-à-dire les caractéristiques pratiques de la cure analytique ont évolué. Ce qui concerne la durée des séances, leur rythme, le montant du paiement, le fait d’être allongé sur un divan ou en face à face est affaire d’époque, de circonstances et de convenance. Le psychanalyste pose le cadre en fonction du patient.

La psychanalyse ne demande pas de dispositions particulières, mis à part le fait de parler la même langue que son psychanalyste, de prendre le temps et de se donner les moyens du bon déroulement de la cure. Elle est donc accessible à tous, mais elle n’est pas faite pour tout le monde dans la mesure où elle exige un certain rapport à la parole et à la vérité.

Il n’existe pas de thérapie plus simple et plus basique que la psychanalyse : Un patient et un psychanalyste décident de se voir régulièrement, ils conviennent d’une durée de séance, (généralement entre 25 et 45 minutes), ils décident d’un prix pour cette séance (entre 50 et 80 euros). Le patient s’engage à dire tout ce qui lui vient à l’esprit, il parle et le psychanalyste écoute et veille à ce que ce cadre soit respecté, c’est ce qui définit « la règle du jeu », et c’est tout…

Le reste concerne la singularité de chaque cure et de chaque patient, c’est ce qui fait que chaque cure est personnelle et ne ressemble à aucune autre. Dans une analyse, tout est possible, mais uniquement par le biais de la parole. C’est la « parole vraie » qui agit, c’est-à-dire celle « qui n’est pas du semblant » dit Lacan. De ce fait, la psychanalyse n’a rien à voir avec le niveau intellectuel du patient, son savoir, son intelligence ou la vivacité de son raisonnement.

Ce qui importe dans le processus de la psychanalyse, c’est la parole du patient dans la relation avec son analyste que l’on appelle le transfert. Le fait que ce soit votre parole qui compte avant celle de votre psychanalyste, ne signifie pas qu’il s’oblige au mutisme. Votre psychanalyste peut parler, mais il doit parler pour faciliter votre parole et vous aider à faire que cette parole advienne. Cependant, il est possible qu’au cours de l’analyse, il y ait des moments de silence. Le silence n’est pas un moment où il ne se passe « rien ». Pourquoi ne pas lui laisser sa place ?

Quand le psychanalyste le juge utile et que cette proposition convient au patient, il est possible d’utiliser le divan. Le divan est un « outil » qui favorise une parole libre. Il est parfois plus facile de parler sans la présence visuelle du psychanalyste en face de soi. De là à dire que c’est le divan qui fait la psychanalyse, il y a un pas que je ne franchirai pas. Dans nombre de cas, la thérapie en face à face se révèle plus appropriées.

La question de l’efficacité de la psychanalyse est l’occasion de s’interroger sur l’éthique de certaines pratiques du soin psychique. Pour quelle raison, dans ce domaine, on prétend être efficace quand on élimine le symptôme sans se préoccuper de la cause qui l’a fait naître ? On considère un peu trop facilement aujourd’hui que la souffrance psychique est due à un dysfonctionnement neuronal ou à une incapacité à s’adapter. Pour être plus précis, nos patients font face à des difficultés psychiques dont il importe de déterminer l’origine : une personne obsédée par son travail qui reste une centaine d’heures par semaine devant son ordinateur et fait un burn-out, ne souffre pas de disfonctionnement neuronal ou d’un problème d’adaptation. Ses souffrances, ses angoisses, ses symptômes psychiques « parlent » et disent quelque chose de lui.

La thérapie analytique et la psychanalyse sont efficaces parce qu’elles ne se contentent pas de supprimer les signes (les symptômes) du trouble. Elles s’interrogent sur ce qui est resté indicible jusque-là, et c’est ce qui est efficace. La psychanalyse est une pratique thérapeutique dynamique, évolutive qui respecte l’intégrité et la personnalité du patient, mobilise ses ressources et fait de lui un acteur de son propre changement.

Parler, ce n’est pas forcément parler de soi ou s’enfermer sur soi. « Être humain » ou « être au monde », ce n’est pas la même chose qu’être une chaise ou un ordinateur. Quand le patient entre dans le cabinet de consultation, il y arrive avec ses proches, sa famille, son histoire, sa langue, son milieu et tout ce qui le constitue. Pendant tout un temps d’élaboration de la psychanalyse, on a cru qu’il suffisait de faire émerger les pensées inconscientes et de les révéler à la conscience pour que l’affaire soit jouée. Puis on s’est aperçu que ce qui « soignait », ce n’était pas la connaissance, le savoir sur soi, mais la parole dite dans la relation au psychanalyste que l’on appelle le transfert. « Ce n’est pas le dit qui compte, c’est le dire » (Lacan). C’est pour cette raison que la psychanalyse n’a rien à voir avec l’introspection, le monologue sur soi ou l’hypnose. La cure analytique est d’abord une rencontre avec un autre, par la parole, dans le cadre défini par la cure.

La psychanalyse n’est pas une méthode, mais une pratique de la parole. Elle a été inventée par la première patiente de Freud, qui a exigé de lui qu’il se taise et qu’il l’écoute. C’est ainsi que Freud a eu l‘idée de mettre la parole du patient sur le devant de la scène. C’est toujours de cette manière que se déroulent les analyses aujourd’hui. Ce qui importe c’est la parole du patient avant le savoir de l’analyste. Ce principe n’est pas dépassé. Non pas que le savoir du psychanalyste n’ait pas d’importance, mais son savoir concerne avant tout les effets de la parole. Pour dire les choses simplement, nos patients viennent dans nos cabinets parce qu’ils souffrent, qu’ils sont empêchés et font face à des difficultés qui les dépassent. Nous ne les regardons pas comme des malades, des anormaux, des handicapés ou des déviants. Nous ne cherchons pas à les traiter, à les redresser ou à les adapter, nous affirmons que leurs symptômes et leur souffrance ont un sens et que la parole peut les en libérer.

La psychanalyse a toujours été l’objet de critique parce qu’elle ne situe pas son action sur le même plan que les autres pratiques psychologiques. Sa conception de l‘inconscient est en rupture avec la pensée classique. La psychanalyse n’est ni une idéologie (ou alors c’est une idéologie du désir), ni un savoir (ou un savoir du non-savoir), ni une morale, ni un ensemble de dogmes et encore moins une philosophie. Pour cette raison elle dérange les idéologues et ceux pour qui la volonté, la conscience ou les savoirs sont le centre de l’homme. Elle est d’abord une pratique de la parole dont découle une théorie, qui elle-même change et se modifie au fur et à mesure du temps et des cures.

Freud est l’inventeur de la psychanalyse. La plupart de ses successeurs se réclament de lui. Lacan, Dolto, Jung (qui ne se revendique pas uniquement de Freud), mais aussi Ferenczi, Klein, Bion, Winnicott, parmi les plus connus, ont ajouté à l’œuvre de Freud et contribué au développement de la psychanalyse. La plupart ont fait école et ont profondément marqué leur époque et leur pays.

Le but de cet article n’est pas de prendre parti pour telle ou telle obédience. Sachez simplement que chaque école a son lot de bons psychanalystes. Débrouillez-vous pour choisir parmi ceux-là. Mais pour autant, il n’est pas indifférent de faire une analyse avec un lacanien, un freudien orthodoxe ou un analyste qui a travaillé avec Dolto. La plupart des patients ne se préoccupent pas de cette question. Fiez-vous aux conseils de votre entourage et surtout à votre intuition.

A propos des effets de l’analyse, Freud utilise une métaphore fluviale, il compare le travail de la cure à celui qui permet au courant d’un fleuve de reprendre un ancien bras, plus direct que celui emprunté au cours du temps. Il est possible, même probable, que certains comportements, certains attachements et certaines activités que le patient faisait avec obstination et sans vraiment y trouver un bénéfice cessent de l’intéresser. Une analyse ça change la vie, c’est même pour cette raison qu’on l’entreprend. Mais de là à imaginer qu’à cause de l’analyse vous allez être entravé dans votre vie… au contraire. On ne compte plus les artistes ou les écrivains en analyse. La psychanalyse permet au patient de vivre en accord avec ses désirs, elle ne l’empêche pas de les réaliser. La difficulté étant de savoir ce qu’il en est véritablement de ses désirs, et c’est justement la question de l’analyse.

Il est exact que le lien entre certains patients et leur analyste se renforce au point qu’ils peuvent en devenir dépendants. C’est l’un des effets de ce qu’on appelle « le transfert ». Il s’agit d’un déplacement provisoire sur la personne de l’analyste du précédent attachement de la névrose, mais dans le but de son élaboration. L’un des buts de la cure est justement l’analyse de cette relation « de laboratoire » et la cessation de cette dépendance. Ce phénomène n’est pas le propre de la psychanalyse, on le rencontre aussi en médecine ou dans l’importe quelle psychothérapie. Simplement la psychanalyse ne le méconnaît pas, prend en compte ce phénomène et en fait l’un des leviers de la cure.

Il n’y a pas de norme dans l’analyse et donc pas de cure type. Jung prétend qu’il y a autant de types d’analyses que de patients, mais pour la plupart des patients, après un certain temps, décident que les consultations doivent cesser. On ne peut pas dire que le travail de l’analyse cesse pour autant, certains de ses effets se manifestent longtemps après la fin de la cure. La fin de l’analyse est un moment délicat, particulier et étrange. La réussite d’une analyse dépend en partie de la manière dont elle se termine.

Les psychanalystes ont développé un savoir et des théories qui ont l’ambition de rendre compte du fonctionnement du psychisme humain. Mais le psychisme humain n’est pas objectivable comme celui d’un moteur et son fonctionnement n’est pas représentable dans le système logique qui est le nôtre. Il se dérobe à notre compréhension, ce qui ne signifie pas qu’il n’ait pas un fonctionnement rationnel avec sa logique propre.

Prenons un exemple : On définit l’inconscient comme un lieu « séparé de la conscience » à l’intérieur de l’homme. Cette représentation est une image qui a l’inconvénient d’être déjà très « formalisée ». L’inconscient est un lieu, certes, mais qui n’est pas localisable, situable, ni même représentable. Pour tenir compte de cette impossibilité il est plus juste de parler d’un « sujet de l’inconscient » plutôt que d’un « inconscient du sujet ». Il ne s’agit pas que d’un jeu de mot, mais de la conséquence d’une impossible appréhension de ce phénomène autrement que par un effet de langage.

C’est pour des raisons de ce type que l’accès à la théorie est complexe, difficile et il ne peut en être autrement. C’est aussi ce qui explique qu’un non initié débarquant dans une réunion de travail de psychanalystes puisse avoir l’impression que l’on parle une langue inconnue.

Pour être analyste, il faut avoir fait une analyse, c’est la condition première. Non, que la psychanalyse fasse de vous un initié, un être plus doué, meilleur ou qui possède une qualité particulière, mais parce que la place qui est celle du psychanalyste ne peut s’occuper qu’après avoir vécu et éprouvé ce travail d’élaboration par la parole de la place du patient dans la relation avec son propre analyste et dans le cadre de la cure. La deuxième condition est d’en éprouver le désir et de « s’y autoriser de soi-même » dixit Lacan et non d’un droit donné par un diplôme, d’un permis délivré par une institution ou d’un savoir supposé. C’est la moindre des choses que la science qui a pour vocation de faire émerger le désir de ses patients, se fonde avant tout sur le désir de ceux qui l’exercent… La troisième condition consiste à mettre à l’épreuve ce désir avec d’autres dans une société de psychanalyse.

Parce que la mise en avant d’un savoir intellectuel ou d’une technique est l’exact contraire de ce qui a fondé et continue de fonder la psychanalyse. La psychanalyse a existé quand des médecins et des scientifiques ont cessé de mettre en avant leur savoir pour écouter leurs patients. C’est encore ce qui se passe chaque fois qu’un patient vient chez un psychanalyste. Ce sont nos patients qui nous enseignent notre savoir et non l’inverse. C’est de la pratique de l’analyse et des enseignements de la cure que s’est constituée et se constitue la théorie de l’analyse. Bien sûr le savoir théorique a une place importante dans la pratique et la formation des analystes. C’est d’ailleurs pour cette raison que les analystes ne cessent de lire, d’écrire, d’enseigner, de publier, de se réunir et de débattre dans leurs institutions, mais ce savoir sera toujours en position seconde. Si ce n’est pas le cas, il ne s’agit pas de psychanalyse. C’est pour cette raison que le psychanalyste ne peut se réclamer d’aucun diplôme pour l’exercice de son activité.

Les psychiatres sont des médecins détenteurs d’un savoir médical nécessitant de longues études validées par un diplôme d’état. A ce titre, un certain nombre de psychiatres ont la charge de la santé publique et la lourde tâche de traiter dans des structures spécialisées les troubles psychiatriques graves qui menacent ceux qui en sont victimes, leurs proches et la société. Le psychiatre observe les symptômes, établit un diagnostic, détermine la nature du trouble, puis dans un second temps, propose un traitement pour calmer « la maladie », le plus souvent la prise d’un médicament. Sa méthode ne se situe pas sur le même plan que celle du psychanalyste pour qui le symptôme a un sens et « parle ». Pendant, longtemps, la psychanalyse et la psychiatrie ont partagé des concepts communs, c’est moins le cas aujourd’hui depuis que la psychiatrie a cessé de s’intéresser à la cause et à l’origine des troubles psychiques pour ne se préoccuper que de la classification et de la suppression des symptômes. Les consultations du psychiatre sont, en général, remboursées par la sécurité sociale.

Le psychologue est détenteur d’un savoir et d’un diplôme universitaire reconnu par l’état, mais il n’est pas tenu de faire une analyse. C’est un professionnel qui soigne les affections ou les troubles psychologiques, dans un cabinet privé ou dans le cadre d’une institution publique (hôpital, Cmp, Cmpp…). Ses consultations ne sont pas remboursées par la sécurité sociale.

Les psychothérapeutes s’appuient sur une pratique ou un savoir qui n’est pas toujours reconnu par un diplôme universitaire. A l’origine, il n’y a pas de différence entre la psychothérapie et la psychanalyse. C’est Freud qui, soucieux de souligner son approche différente de celle de Jung, a tenu à réserver l’usage du mot psychanalyse aux seuls psychanalystes. Les psychothérapeutes se sont organisés pour réglementer leur profession et ont obtenu un début de reconnaissance de la part de l’état.

La psychanalyse est une thérapie par la parole. Le psychanalyste est un thérapeute qui a fait une psychanalyse, qui a suivi un enseignement et qui est inscrit et participe aux activités d’une société de psychanalyse. Généralement, il exerce dans un cadre privé et n’est pas reconnu par l’état. Ses consultations ne sont pas remboursées par la sécurité sociale. Les psychanalystes ne souhaitent pas être intégrés au système étatique de santé publique parce que leur exercice est libre, privé et relève exclusivement d’un accord passé entre un patient et un psychanalyste. Cependant, pour ne pas réserver la psychanalyse à une pratique exclusivement libérale, des psychanalystes exercent pour un public d’enfants, d’étudiants ou de personnes en difficultés dans un certains nombres d’institutions d’état (hôpital, Cmp, Cmpp, dispensaire…).

En théorie, oui… N’importe quel thérapeute peut se revendiquer psychanalyste. Mais en réalité, ce n’est pas si simple. Le psychanalyste est un personnage public, il est connu par ses patients et ses collègues, il a un cabinet de consultations. Ce sont les autres psychologues ou psychanalystes et les médecins qui lui adressent ses patients. Ce sont les résultats obtenus avec ses patients et le bouche à oreille qui font la preuve de la qualité de son travail. Le psychanalyste qui n’est pas reconnu par ses pairs et ses patients n’exerce pas longtemps son activité. Pour Freud, le diplôme et les études médicales n’étaient pas un gage suffisant pour l’exercice de la psychanalyse. Il s’est battu pour que la profession de psychanalyste soit accessible aux non-médecins. Peut-on lui donner tort ? C’est le désir d’être analyste qui est mis en avant pour être analyste. C’est la condition pour que la psychanalyse reste une pratique libre, indépendante et efficace. Les psychanalystes exercent un métier difficile et passent l’essentiel de leur temps à travailler avec leurs patients, à se réunir pour analyser leur pratique, à lire, à apprendre. Bien que ne faisant pas partie du système de santé publique, ils soulagent une part non négligeable de la souffrance psychique.

Ce n’est plus une règle intangible. Beaucoup de patients règlent leur analyse par virement ou par chèque. L’argent, c’est ce qui permet à l’analyste de vivre de son métier, mais c’est aussi ce qui permet au patient de ne pas rester en dette vis à vis de son psychanalyste. Il joue donc un rôle essentiel dans la cure. L’argent est un objet d’échange particulier qui a une valeur et une signification inconsciente. Pratiquement, la manière dont les patients s’acquittent de leur dette à la fin de la séance n’est pas dénuée de sens. Mais là encore, chaque analyse est singulière et chaque psychanalyste a sa propre manière de faire. Il est difficile d’édicter des règles valables pour tous à propos d’un objet qui suscite un attachement aussi « particulier » que l’argent.

Sans doute… Ce n’est pas indifférent, mais dans tous les cas, il faut choisir. Vous remarquerez qu’on ne peut pas ne pas choisir. La plupart des patients savent s’ils sont plus à l’aise pour parler avec l’un ou l’autre sexe.

La psychanalyse propose au patient un travail d’élaboration par la parole qui se structure autour de trois principaux concepts théoriques : L’existence de l’inconscient, la prise en compte du transfert et le primat donné à la sexualité. Ce sont ces trois concepts qui différencient la psychanalyse des autres thérapies. Qu’est-ce que ça veut dire ?

Premièrement : l’existence de l’inconscient :

Les patients qui viennent en consultation sont sous le coup de symptômes (Idées obsédantes, angoisse, perte de désir, dépression, phobies, répétition, etc…). Les psychanalystes partent de l’hypothèse que « la cause » de ces troubles est psychologique et inconsciente, ce qui ne veut pas dire qu’ils ne s’étayent pas sur une base organique, héréditaire ou biologique, ni même que les troubles psychiques n’ont pas une dimension réelle démontrable et mesurable. Mais les psychanalystes considèrent que ces symptômes ont un sens et sont l’expression d’un conflit psychique. Ils n’engagent pas le travail uniquement autour de l’observation et la typologie des symptômes (les étiquettes), mais se préoccupent avant tout des paroles et de la personne du patient, (les psychanalystes parlent de « sujet ») et ce, quelque-soit son « niveau » et ses capacités.

Pour la psychanalyse l’homme est un être parlant, libre et doué de raison, il existe à l’intérieur de lui un lieu séparé de sa conscience (l’inconscient) où la raison vacille qui est à l’origine d’un conflit psychique dont les symptômes ne sont que l’expression.

Deuxièmement : La prise en compte du transfert

Freud a découvert au cours des premières cures et après beaucoup de tâtonnements que c’est la parole du patient qui soigne et non l’information que lui délivre l’analyste. Certes, le patient souffre de ne pas savoir, mais il se soigne en le disant. C’est sa parole qui agit dans la cure et pas ce que lui dit le thérapeute. Pourquoi ? Parce que parler, c’est parler à l’autre, ce n’est pas simplement émettre un message que l’autre reçoit. C’est instituer l’autre comme garant de la vérité de ce que l’on dit. Par conséquent le psychanalyste est impliqué dans le dispositif mis en place dans la cure. Il n’est pas qu’un observateur neutre et détaché. Comment doit-il intervenir ? C’est bien là toute la question… Le travail du psychanalyste est de libérer le patient des motions inconscientes qui l’entravent en préservant son intégrité et sa liberté. Il doit s’effacer et laisser sa parole de son patient occuper l’espace. C’est pour cette raison que le psychanalyste intervient peu et à des moments précis de la cure, quand la problématique a été suffisamment élaborée pour être sûr que la parole dite dans le cabinet soit celle du patient et pas celle du thérapeute.

Troisièmement : Le primat donné à la sexualité.

On a accusé Freud de tout expliquer par la sexualité. Or la sexualité selon Freud n’est pas la génitalité (la pratique du sexe). Freud constate que ce qu’il appelle les pulsions sexuelles, celles qui, dans tout organisme vivant concernent la reproduction, ont chez l’homme des conséquences spécifiques que n’ont pas les autres pulsions. II prend simplement acte du fait que chez l’homme, l’amour n’est pas la faim, que le désir n’est pas le besoin. Pour Freud, la sexualité joue un rôle fondamental dans le fait d’être humain. La pulsion sexuelle (qu’il appelle libido) est à la fois la cause des névroses, le concept de base qui permet d’expliquer le fonctionnement particulier du psychisme humain, et à un autre niveau, ce qui définit à la fois l’horizon et la limite du travail du psychanalyste. Freud n’en démordra pas. Pourquoi ? Parce que le but de la psychanalyse est de réconcilier l’homme avec sa condition, fût-elle imparfaite et pas d’en changer la nature ou de l’élever au-dessus de son état. En conséquence, il maintient son édifice théorique fermement arrimé à ce concept de libido, imparfait certes, mais souple, paradoxal et tangible qui recouvre le mieux ce qu’est la base et la finalité de l’existence humaine. Freud se méfie des mystiques, des religieux, des sages, des philosophes et des idéalistes et refuse d’embarquer pour les étoiles, la société idéale ou l’au-delà. Il maintient le psychanalyste à son fauteuil et lui rappelle sa modeste et nécessaire ambition : libérer les patients de ses entraves inconscientes en les laissant libres du choix de leurs vies.

Derniers articles

24 heures à New York

cinepsy.com et le groupe de travail Films et psychanalyse vous invitent à la projection du film de Vuk Lungulov-Klotz Vendredi…

L'amour

« Quand on aime, il ne s’agit pas de sexe » J. Lacan Eros est le dieu de l’amour pour les Grecs…